Problématique d’exploitation des territoires périurbains de Kinshasa - Cas de la vallée de la N’Sele - Vers une approche socio-écologique
Cette thèse aborde la question des ressources territoriales dans les terres communautaires de la vallée de la N’sele à la périphérie de la ville de Kinshasa. La thèse analyse le processus de (péri)urbanisation de ce territoire envisagé comme phénomène d’exploitation des ressources naturelles, de production des espaces à bâtir et d’habitat à l’initiative des acteurs locaux, nationaux et multinationaux.
Dans le présent travail, l’hypothèse suppose que l’urbanisation planétaire que Neil Brenner (2014) met en exergue est un phénomène étroitement lié à la mondialisation qui renvoie à la grande inter connectivité des territoires à l’échelle planétaire. Ainsi, les dynamiques des territoires urbains ou non urbains ne découleraient pas seulement des interactions dans un territoire circonscrit, mais plutôt des interactions matérielles et immatérielles multi scalaires et multidirectionnelles. Avec une telle considération, la thèse analyse les échanges multi scalaires et les investissements dans les ressources et la main-d’œuvre bon marché de la « zone frontière » de la N’sele. La thèse défend qu’à la différence des pays du Nord où la légitimité des acteurs et l’efficacité des outils de gouvernance permettent aux territoires locaux de faire face aux enjeux capitalistes, les territoires périurbains du Sud sont transformés en des « zones frontières » (Tsing 2020), où cohabitent la justice et l’injustice, l’usage et la destruction, donnant ainsi lieu à ce que la thèse propose d’appeler une urbanisation bon marché en lien avec la notion de « nature bon marché » et celle de « travail bon marché » mise en avant par l’historien Jason W. Moore (2020). Une urbanisation dont l’objectif principal n’est pas de produire l’habitat pour les populations locales, mais plutôt faire du profit en exploitant le foncier, les ressources matérielles, ainsi que de la main-d’œuvre locale.